En partant du principe que créer l’avenir permet de mieux le préserver, l’exemple de la Garde Nationale montre et démontre à nos concitoyens que l’on peut bouger les lignes et même considérablement en respectant quelques principes parfois oubliés de l’activité humaine en société.
Une réforme doit avoir du sens, bénéficier d’un suivi et capter dans la durée le soutien des acteurs et de la nation dans son ensemble. Elle se prépare et part de l’existant sans le casser.
Au résultat, la garde nationale, dont le vivier initial était celui de la réserve opérationnelle existante, est passée de 55000 hommes et femmes en 2015 à 70000 en juin 2017 pour atteindre 85000 en fin 2018. On peut mesurer ces effectifs à l’aune de la comparaison avec le force opérationnelle terrestre forte de 77000h “seulement”. Il est vrai que le disponibilité de ces réservistes n’est pas du même ordre mais le Gouvernement peut en permanence compter sur environ 10% d’entre eux à déployer sur le terrain, effectifs entrainés à hauteur de 35 jours par an (à comparer aux 25 jours de la réserve opérationnelle auparavant) , équipés et formés. La Garde Nationale est déjà un succès.
Les militaires ont coutume de dire que l’entrainement, c’est l’assurance-vie du combattant. La maîtrise du feu dont fait preuve les réservistes de Sentinelle récemment en fournit la preuve éclatante, et apporte l’estime de nos concitoyens: une leçon à retenir que les chefs d’état-major ont souvent de la peine à faire comprendre des comptables somme toute peu responsables.
ALAIN COLDEFY