Par Loic TRIBOT LA SPIERE et Bernard PLANCHAIS, conseiller CEPS.
Le constat :
L’Océan joue et jouera encore plus à l’avenir, un rôle majeur sur le plan mondial, tant au plan économique qu’aux plans environnemental et climatique.
En France, il existe de nombreux rapports sur l’importance des enjeux maritimes. Mais la croissance des activités maritimes reste lente parce que contrainte à la fois par la complexité des processus de décisions administratives et une faible mobilisation des acteurs économiques.
Alors que d’autres pays ont bien compris ces enjeux et mis en place des politiques ambitieuses de développement, la France risque de ne pas tirer profit de ses atouts stratégiques (la 2° Zone Economique Exclusive) et industriels (nombreux leaders mondiaux).
La proposition :
Ne plus perdre de temps dans la rédaction de rapports sur les enjeux (ils sont confirmés – voir par exemple le rapport OCDE de 2016 – doublement de l’économie maritime d’ici 2030).
Afficher au plus haut niveau de l’Etat une vision stratégique de la France maritime en 2030/40 et mobiliser l’ensemble des acteurs publics et économiques pour transformer cette vision en projets concrets montant qu’il est possible d’assurer une croissance économique, créatrice d’emplois et de richesses, tout en respectant les enjeux environnementaux, climatiques et de biodiversité. Cette vision permettra, d’avoir des repères pour développer les marchés d’avenir, avec la stabilité et la cohérence des politiques publiques, ainsi que les garanties indispensables aux investissements de long terme.
L’équipe de projet France
Pour réussir ce développement, il est proposer de rassembler, au sein d’une structure, les compétences publiques et privées, fonctionnant en mode projet. Cette Equipe France du Maritime n’aura pas pour objectif de piloter les acteurs économiques mais bien de soutenir leurs initiatives et de les accompagner. Elle sera en charge principalement de :
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Participer à l’élaboration de la vision stratégique que l’Etat devra approuver et promouvoir, et à laquelle seront associées des feuilles de route par domaines avec des objectifs clairs, des échéances calendaires et les investissements nécessaires (R&D, moyens industriels)
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Assurer le suivi des objectifs économiques en soutenant les projets industriels, initiant des axes de développement, proposant si besoin des politiques industrielles structurantes
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Mettre en place dans les délais les plus courts, les conditions de respect des feuilles de route, en particulier pour ce qui concerne les dispositions juridiques, administratives, techniques et financières
Pour assurer sa mission cette structure devra :
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Disposer d’une personnalité juridique avec une gouvernance partagée entre l’Etat (représenté par le SG Mer) et les acteurs industriels (représentés par le Cluster Maritime)
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Disposer de moyens propres (humains et financiers[1], outil d’intelligence économique)
[1] Son financement devra être amorcé par des fonds publics et privés puis assuré par les ressources issues des projets développés.