Pour une levée en masse contre le virus

 

De nouvelles contraintes sanitaires s’annoncent.

L’Irlande et la Grande-Bretagne sont submergées par l’épidémie. Le Premier ministre britannique évoque « la plus grande épreuve depuis la seconde guerre mondiale ». Et l’Allemagne promet à ses citoyens un confinement « jusqu’à Pâques au moins ».

Toutes les prévisions économiques deviennent erratiques désormais. Des secteurs entiers -tourisme, hôtellerie-restauration, spectacle- sont menacés par la disparition d’1/3 à la moitié de leurs entreprises. Et la crise financière se profile pour 2022 avec l’accélération inévitable des chaînes de défaillances.

Les nouvelles souches virales, plus contagieuses, nous engagent désormais dans une course de vitesse dont l’enjeu est la conservation de notre santé et la protection des hôpitaux.

Le Conseil scientifique prévoit que -même avec des « mesures drastiques » – 8000 lits de réanimation seront occupés en mars contre 5000 lors des vagues précédentes ! Un tsunami nous guette.

Et nous ne disposons que de trois armes : le médicament dont on ne parle plus, les tests ciblés avec l’isolement des malades que nous n’avons jamais su faire, et le vaccin.

Fondé sur l’ARN messager, connu depuis 20 ans, ce vaccin innovant a pu susciter des interrogations. Pourtant le « messager » qui en est le principe actif se dissipe en quelques mois et ne peut modifier l’ADN du vacciné. 50 millions de personnes ont déjà été vaccinées. C’est un progrès scientifique qui s’appliquera demain au cancer.

C’est avec cette arme décisive qu’il faut donc maintenant susciter la levée en masse pour sortir de cette méga-crise qui menace de nous engloutir.

Fidèle à ses habitudes, l’Etat a choisi une procédure centralisée : un « M Vaccin » qui ne connaît pas la logistique, des grands centres de vaccination éloignés des centres-ville, généralement adossés aux hôpitaux ( les 2/3), et alimentés par le serveur doctolib. Soit !

Chacun veut son centre, mais ils risquent d’être submergés en mars par la troisième vague épidémique qui aspirera les personnels vers les soins.

Cela permettra-t-il de vacciner les 15 millions de personnes fragiles d’ici l’été ? Et les quelques 30 millions nécessaires pour atteindre l’immunité collective ?

Et pour efficace soit-elle, quelle sera la durée de cette immunité ?

3 mois, 6 mois, 9 mois ? Personne ne sait.

Ce questionnement plaide pour mobiliser d’urgence toutes nos forces médicales de proximité : médecins de ville, pharmaciens, infirmiers libéraux, réservistes de santé, retraités-volontaire, étudiants en médecine supplétifs pour amplifier l’effort et consolider la résilience d’une procédure de vaccination de masse qui doit devenir plus proche des Français, plus « capillaire ».

En permettant à chacun(e) de s’inscrire sur une liste nationale et d’être appelé(e)par âge décroissant au plus près de chez soi.

Il faut également rendre obligatoire la vaccination des personnels de santé. Pour protéger l’hôpital.

Et comment l’Etat pourrait-il gagner cette guerre sans tendre la main aux régions et aux communes ? Ce sont elles qui organiseront cette levée en masse dont nous avons besoin grâce à une logistique de proximité plus efficace. Elles l’ont déjà fait pour les masques.

C’est de l’énergie et de l’initiative des soldats de l’an II et des taxis de la Marne dont nous devons nous inspirer désormais pour arrêter l’ennemi qui nous submerge. Pour éradiquer la pandémie. Et non « vivre avec ».

Dr Maxime MAURY

Professeur affilié à Toulouse Business School

Ancien directeur régional de la Banque de France

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