Le régionalisme, une vraie réponse à l’intégration ?
Si l’intégration régionale est certainement un processus qui devrait permettre d’assurer à terme une dynamique de croissance cohérente et pérenne en Afrique, elle ne saurait être le facteur-clef de son développement.
Les différentes organisations existantes en Afrique ont démontré leur relative inefficience et n’ont pas permis de développer de véritables synergies.
Une coopération intégrée d’Etats africains, si elle apparait comme un effort souhaitable, soulève néanmoins de très nombreux obstacles (politiques, culturels, économiques, historiques…) que l’Europe n’a pu surmonter qu’au prix d’un conflit universel : l’impérieuse nécessité de se rapprocher pour ne plus connaître la guerre. Mais la dynamique européenne est aujourd’hui un peu grippée.
Ce défi n’est pas insurmontable et dépendra de la volonté des leaders politiques des Etats concernés de reconnaître et de concéder une partie de leurs prérogatives à une institution régionale pouvant disposer de moyens pour répondre à un certain nombre de grands défis régionaux (fiscaux, monétaires,…) pour traduire dans les faits cette volonté de construire en synergie leur avenir.
Une telle intégration, pour éviter de rester utopique, ne pourra se concevoir que sur des règles claires de gouvernance reposant entre autres sur le respect des Etats les plus faibles sur le plan démocratique et économique. Mais une telle dynamique ne sera à la hauteur des ambitions que si elle se construit en franchise sans a priori et que si elle décide de s’atteler en priorité à des sujets essentiels qui font sens pour les acteurs concernés comme le développement des infrastructures de circulation, d’énergie ; la mise en place de formation, de sécurité, …Une vision partagée et vécue au quotidien de l’activité démocratique ! Bref, l’idée est généreuse et souhaitable mais il y a du chemin à faire avant d’y arriver.
Loubna BENALI
Loïc TRIBOT LA SPIERE