La revue stratégique, on l’a dit, plante le décor nécessaire à l’élaboration rapide de la loi de programmation militaire destinée, au rythme du travail parlementaire, à prolonger dans la continuité la loi actuelle 2014-2019.
En résumé :
- la France est exposée et engagée dans un environnement stratégique instable et un monde dont les systèmes de régulation issus de la paix de 1945 sont bousculés, inefficaces et contestés
- Les conflits armés face à des adversaires méprisant le droit international, mieux armés, mettent en cause la supériorité occidentale
- Les ruptures technologiques apportent opportunités et risques à intégrer dans le modèle d’armée
- La remontée en puissance des États-Puissances historiques est réelle et inquiétante
- La France a donc toujours besoin d’un modèle complet et équilibré
Plus largement, Sécurité (intervention militaire) et développement (économique et social) sont liés : c’est le bien connu « état final recherché » que demandent les militaires aux responsables qui les engagent
On peut ajouter quelques commentaires ponctuels :
- Le Revue stratégique est en phase avec la perception des menaces et des risques par le grand public, ce qui constitue une première. En effet, au fil tragique des attentats terroristes la cohérence et la complémentarité entre des actions de combat se déroulant à des milliers de km contre des groupes armés terroristes islamiques et la vigilance accrue en métropole symbolisée par l’opération Sentinelle est désormais d’évidence.
- Elle dessine les aptitudes indispensables de notre défense et de fait oblige à des choix stratégiques en équipements en particulier. Il parait utile de rappeler aux censeurs que ces choix n’ont rien de commun avec ceux d’un grand groupe industriel dont les conséquences négatives d’options perdantes ne frappent finalement « que » le portefeuille des actionnaires et l’emploi des salariés. En matière de défense, il n’y a pas de retour au vestiaire pour l’équipe perdante à cause de choix inconséquents mais un aller simple vers le cimetière.
- Enfin, la place de l’homme donc du militaire dans ces nouveaux systèmes doit être revisitée (recrutement, formation, entrainement, emploi)
Alain COLDEFY