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La problématique des systèmes de santé en Afrique : points de blocage et défis à relever
La question de la santé dans les pays africains est une question d’une importance capitale. En effet sans système de santé adéquat et performant, il est très difficile pour les populations de parvenir à un niveau de développement optimal.
Le renforcement des systèmes de santé constitue donc l’un des défis prioritaires à résoudre pour les gouvernements africains. Une réponse à cette problématique pourrait leur permettre d’offrir à leur population des conditions favorables à l’émergence.
Pour cela, il faudrait être capable de mettre en place un cadre stratégique qui refléterait une vision clairement établie et qui fixerait des caps bien définis et exprimant une volonté de résultats concrets.
Sur ce point l’un des aspects déterminant est l’instauration d’une gouvernance claire, transparente et efficiente. Or aujourd’hui on peut dire que l’une des raisons des nombreux blocages existants est due à un dysfonctionnement chronique de l’organisation du système de santé.
L’autre point de blocage est la question du financement. Les ressources affectées à la santé sont souvent insuffisantes, mal gérées, mal réparties et aussi mal coordonnées. La solution pour y remédier doit passer par une volonté politique affirmée d’instaurer de règles de gestion rigoureuses.
Les autorités politiques doivent également agir en matière de ressources humaines. En effet, pour fonctionner efficacement, les systèmes de santé doivent pouvoir compter sur une masse conséquente de ressources humaines, qui constituent le socle sur lequel repose l’organisation de la politique sanitaire. Ces ressources doivent être formées de façon optimale, disposer de moyens financiers suffisants et surtout avoir accès sans difficultés aux produits pharmaceutiques nécessaires à l’exercice de leurs fonctions, que ce soit des médicaments ou du matériel médical de pointe.
La question de la recherche (qui est bien sûr corrélée à celle de la formation) ne doit pas non plus être mise de côté, car là encore, c’est en ayant une population de professionnels de santé capable d’innover que les pays africains pourront développer des systèmes de santé performants dont les progrès pourront être mesurés.
On peut cependant noter que des initiatives existent quand même dans certains pays africains pour répondre au défi posé par le système de santé. On peut par exemple noter l’exemple de la Côte d’Ivoire qui a mis en place en 2015 une Couverture médicale universelle (CMU). La CMU, prend en grande partie en charge les consultations médicales et les soins infirmiers, ainsi que certains médicaments, examens et actes hospitaliers moyennant une contribution mensuelle de 1 000 F CFA, soit 1,50 euro (l’accès est gratuit pour les plus pauvres). Même si pour le moment, un an après son lancement, seulement 7.5% de la population ivoirienne en bénéficie, les efforts doivent continuer en ce sens.
Pour arriver à mettre en place un système de santé efficient et répondant aux attentes de la population, il est essentiel que la classe politique se mobilise. Un signe extrêmement fort pourrait être envoyé par les dirigeants politiques en décidant de ne plus systématiquement aller se soigner à l’étranger, mais au contraire, en investissant dans les infrastructures de santé de leur pays.
Le domaine de la E santé pourrait aussi constituer une chance pour le développement des systèmes de santé africains. Les applications ne seraient pas forcément les mêmes que ce que l’on peut voir par exemple, en Europe, mais au vu du taux de pénétration des appareils mobiles en Afrique et de l’usage qui en est fait, il sera peut être bon de s’interroger, de réfléchir à des applications spécifiques, qui sauraient tirer parti des technologies de l’information.
Amélie Agbo
Chargée de mission