Et si on pratiquait encore plus l’exercice de la clarté ?

Par Loic TRIBOT LA SPIERE, Délégué général du CEPS
 
La dernière campagne pour l’élection présidentielle a contribué à mettre en lumière un certain nombre de pratiques, de comportements surprenants mais qui, aux yeux du monde politique, paraissaient tout à fait normaux. Une grande partie de la population a ainsi pu découvrir la dimension « hors sol » de ceux qui sont sensés incarner l’intérêt général et qui, avec conviction et talent, moralisent et légifèrent.
 
Année après année, on ne cesse de découvrir la diversité et la multiplicité de ces avantages « discrets », qui ne pourraient avoir lieu dans le secteur privé sans sanction judiciaire. Cette forme de privatisation sans contrôle des deniers publics (des budgets de secrétariat, d’assistanat parlementaire…sans parler de la fameuse et sulfureuse « réserve parlementaire »), de la part de ceux qui sont censés faire voter le droit, interpelle profondément.
 
C’est aussi surprenant de découvrir qu’un parlementaire puisse être rétribué par un « Etat extérieur », et choquant qu’un parlementaire puisse se comporter en « lobbyiste » au service d’une « puissance étrangère ». La France a-t-elle besoin d’autant d’élus rémunérés ? Exploit qui fait de ce pays le leader européen incontesté de la représentation politique.
 
Que dire des organisations syndicales, qui ne brillent pas par la clarté de leur gestion et par les moyens qui leur sont alloués, qui coûtent extrêmement cher à la communauté, et dont les financements restent souvent inconnus du grand public ? Pour mémoire, on rappellera que les prestations sociales, qui représentent 34 % du PIB, c’est à dire environ 770 milliards d’euros, sont gérées par les partenaires sociaux.
 
La seule gestion des organismes paritaires rapporterait, selon un récent rapport parlementaire, environ 1 milliard d’euros soit presque la moitié des ressources cumulées du MEDEF, de l’UPA, et du CGP (environ 47 % émanant des entreprises) ; près de 2 milliards d’euros pour les syndicats salariés (les cotisations individuelles ne représentent que 3 à 4 %). Par ailleurs, bien trop souvent, ont été mises en lumière des pratiques douteuses d’un certain nombre de comités d’entreprises.
 
Et si, enfin, on décidait de pratiquer l’exercice de clarté ?
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