« Un mal qui répand la terreur »

 

« Un mal qui répand la terreur ». C’est par ces mots que commence « Les Animaux malades de la peste » de La Fontaine. Des mots qui deviennent réalité aujourd’hui…
Si la terreur pousse à se confiner et donc freine la propagation du virus, en se transformant en psychose cette même terreur engendre en retour un mal peut-être plus dangereux encore, celui d’une économie à l’arrêt, d’un pays amorphe, dont les premières victimes seront les populations les plus fragiles.
Les personnes sans abri, démunies, isolées, âgées… payent déjà le plus lourd tribut dans cette crise : physiquement, elles sont plus exposées à la maladie ; financièrement, elles ne peuvent endurer la suspension des distributions de repas, la fermeture des centres d’accueil, l’impossibilité de faire la manche ou les difficultés pratiques pour faire ses courses.
Malgré les restrictions, des acteurs de solidarité, en collaboration avec des pouvoirs publics très actifs et un corps médical exemplaire, tentent de remédier à cette double peine. Mais la tâche est ardue, et elle le sera d’autant plus avec la crise économique qui s’annonce.
Aussi, c’est aujourd’hui qu’il faut repenser la solidarité à l’échelle nationale, sans tout attendre de l’Etat, sans chercher de boucs émissaires comme l’âne dans la fable, sans moraliser ou pointer du doigt… mais en jouant chacun son petit rôle à son humble niveau, comme le fait le colibri qui – dans une autre fable – lutte contre un incendie de forêt avec les quelques gouttes d’eau qu’il transporte dans son bec.
La solidarité nationale, ça sera aussi de se remettre au travail dès que la situation le permettra… et considérer qu’avoir un travail est une chance qu’il faut partager d’une façon ou d’une autre avec son prochain.

Par Romain de VRIES,
Head of International Emergencies
CARITAS France

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fermer le menu
Share via
Copy link
Powered by Social Snap