Pour des lendemains plus sages

 

 

La crise est maintenant double et de grande ampleur, sanitaire et économique, engendrée par un virus dont la propagation s’est trouvée largement favorisée dans un monde empreint d’hyper mobilité et d’hyper consommation. Un seul remède à notre disposition, le confinement qui contraint la société à un essentiel largement revu à la baisse. Les résultats sur le plan sanitaire en sont attendus avec certitude mais ses lourdes conséquences sur le plan économique sont d’ores et déjà visibles sans même qu’elles puissent pour autant être estimées ne serait-ce que sur le moyen terme.
D’un côté, en manque cruel de moyens, un système sanitaire à la peine, et de l’autre une économie en panne obligée de se limiter à des secteurs redéfinis comme essentiels.
Sombre tableau actuel qui ne doit pourtant pas nous empêcher d’ores et déjà d’anticiper avec bon sens les profonds et inévitables bouleversements socio-économiques et culturels à venir, modifiant les modes de vie, les hiérarchies et les valeurs comme à chaque fois dans l’histoire lors des crises de cette ampleur.
Car c’est sur le plan humain que nous sommes touchés au plus profond de nous-mêmes, nous amenant par la force des choses à réfléchir à notre façon d’exister.

Mais ces bouleversements peuvent s’accompagner de conflits non seulement entre ceux qui avaient raison et ceux qui avaient tort sur les moyens à mettre en oeuvre, mais aussi et surtout entre ceux qui voudront une reconstruction à l’identique et ceux qui voudront créer des changements radicaux.

Malgré les tragédies dans lesquelles nous plonge la crise, il est déjà grand temps d’essayer d’orienter ces bouleversements avec bon sens et apaiser les conflits que l’on voit déjà poindre.

Malgré tout l’espoir est grand pour la reconstruction.

Sur les plans sanitaire et économique, l’espoir est là car on peut assez facilement se convaincre qu’avec une meilleure anticipation et une meilleure allocation de moyens il serait possible de limiter considérablement les dégâts en cas de nouvelle épidémie de ce type. En particulier un meilleur système de protection (masques, tests,…) pourraient aussi diminuer considérablement le recours au confinement et éviterait à notre économie son désarroi: ce n’est pas à proprement parler la crise sanitaire qui est responsable de la crise économique mais bien le confinement.
Il est aussi à la source de tragédies humaines dans nombre de familles.
C’est bien contre le confinement qu’il faudra se prémunir car à l’évidence on ne pourra pas lutter contre la nature et sa production de virus mortels.

C’est dans l’histoire la première fois, et c’est peut-être le premier des bouleversements à venir, que les vies humaines passent devant les intérêts économiques.
Et surtout on observe une solidarité omniprésente : citoyenne, entrepreneuriale, gouvernementale, financière, nationale, européenne, et bien sûr celle du corps médical au sens large, remarquable de dévotion : même si d’inévitables divergences apparaissent aussi « comme d’habitude », la solidarité est là et on peut s’en émerveiller ! Il faut absolument la cultiver pour notre reconstruction.

En parallèle, contraints et forcés, nous revisitons l’essentiel, aussi bien matériel que sentimental. La prise de conscience est tout à fait brutale, à la fois par la restriction de la consommation à la liste des produits des secteurs eux-mêmes jugés essentiels, et par l’éloignement de nos proches, parfois dans des situations dramatiques.
Certains découvrent les effets de la pollution parce qu’elle a baissé considérablement et d’autres, contraints à l’inactivité, découvrent les effets du stress parce qu’ils ne les ressentent plus, d’autres encore redécouvrent en raison d’un éloignement physique imposé, l’importance de la cellule familiale et des liens avec les amis proches, essentiels et équilibrants.

Fort de ces constats, il est légitime de se demander en premier lieu comment reconstruire un essentiel qui serait suffisant pour être heureux.
Retenons une fois pour toutes qu’il est triste et horrible de constater qu’une crise engendre une prise de conscience dans notre société pour un monde meilleur.
Alors pour ce nécessaire recentrage souhaitons nous de la sagesse…beaucoup de sagesse ! Et que ceux qui en ont, en donnent ! Gageons que la sagesse, elle aussi puisse se propager pour uns société apaisée…

 

Par Patrick BALLARIN,
Président
MEDIALISTICS

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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