Le confinement et ses effets délétères sur la santé psychique

 

 

Suite à la pandémie liée au coronavirus COVID-19, le confinement à été une des mesures mises en place dans de nombreux pays afin d’éviter la diffusion du virus. Celui-ci bien que pouvant sembler une des meilleures solutions pour se protéger, augmente ou induit de manière significative chez les populations confinées des troubles psychologiques.

Le confinement lié à cette pandémie génère des facteurs de stress :

– Le premier facteur de stress, c’est le coronavirus lui-même : la contamination, la gravité, avec en arrière-plan les images crépusculaires des hôpitaux en déroute où la vie, la mort, dépendent d’un médecin épuisé. La peur également de contaminer les siens car même porteur du virus on doit rester chez soi. Cela est une réalité certes à laquelle nous faisons face chaque jour mais le confinement apporte un élément nouveau ; Il donne du temps… beaucoup de temps et ce temps laisse la porte ouverte à la rumination avec son cortège de pensées irrationnelles, toxiques pour le bien être psychique.

– D’autres craintes sont facteurs de stress et nourrissent ces ruminations : la peur de ne pas pouvoir revoir les siens qui sont à l’hôpital et de ne pas être en mesure de les enterrer dignement. La peur du chômage, de la pauvreté induits par le quasi arrêt de l’activité économique

– L’isolement social est facteur de stress également, la solitude, l’ennui qui mène à des comportements inadaptés comme la prise d’alcools ou de stupéfiants, l’addiction aux écrans, à la pornographie en ligne.. Trop de promiscuité aussi avec une famille déchirée par des conflits exacerbés par le confinement dans un espace plus ou moins grand est facteur de stress.

– Et enfin, l’incertitude, est un élément important : la durée incertaine du confinement, des études montrant que dépassé dix jours, les risques psychologiques sont démultipliés, …. les réponses contradictoires du gouvernement, des professeurs de médecine, le manque de matériels …

Ces facteurs de stress entrainent inévitablement des conséquences psychologiques :

– Des études menées en Chine et une plus récente paru dans the Lancet sur ce sujet décrivent les symptômes les plus présents parmi les populations suivies : angoisse, troubles du sommeil, de l’appétit, fatigue, irritabilité, colère, morosité, dépression… ces symptômes sont très proches d’un état de stress post traumatique. D’après ces études ces symptômes sont susceptibles d’être durables et ne disparaitront pas avec la fin du confinement.

– On observe également que des comportements inadaptés comme les addictions décrites plus haut sont actuellement en train de monter en flèche d’après les médecins addictologues de l’AFTCC (Association Française de Thérapie comportementale et cognitive).

– Certaines pathologies, comme la dépression ou les troubles de l’anxiété majeure déjà présentes avant le confinement pour nombre de sujets mais souvent déniées, les stratégie mises en place pour faire face étant le déploiement d’une sur-activité : addiction au travail, aux sports, vie sociale… L’effet du confinement pour ces personnalités est dramatique.

– On peut noter également l’augmentation des violences intrafamilliales que ce soit violence conjugale ou envers les enfants, la violence conjugale a augmenté de 30% d’après les derniers rapports de police.

Le confinement induit des risques certains sur le plan psychologique. Des cellules d’urgence médico psychologique ou plateformes d’écoute sont déjà mises en place mais la prise en charge est et va être considérable. Le rapport coût bénéfice de ce confinement n’a pas encore été fait mais on espère que les études qui seront menées après cette pandémie nous permettront d’adopter des stratégies plus opérantes tant sur le plan de la santé physique que de la santé psychologique.

 

Véronique CUGNET-RICHARD
Psychologue Clinicienne

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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