Le débat (souvent superficiel) dans les médias au sujet des défaillances et de l’inutilité des institutions multilatérales dans la gestion de la crise sanitaire est un exercice pervers et dangereux qui nous éloigne de la priorité absolue de vaincre Covid19. D’aucuns diront que l’ONU est condamnée à disparaître sous l’effet de la montée du nationalisme et de la récession économique.
Le Covid19 emportera- t-il dans son sillon l’effondrement du système multilatéral?
N’est-ce pas plutôt l’inverse?
La couverture safran de nos vieux carnets de vaccination nous rappelle que l’OMS a joué un rôle majeur dans l’éradication de la variole et la fièvre jaune.
L’OMS est fort critiquée pour avoir tardé à nous informer sur l’ampleur de la gravité du Covid 19 alors qu’une telle affirmation ne repose sur aucune preuve. Pire encore l’ agence spécialisée des Nations unies aurait été complaisante envers la Chine alors que les faits sont loin de supporter une telle accusation. L’hallali sonné par Donald Trump est sans surprise dans la mesure où celui-ci, dès son arrivée à la Maison Blanche a immédiatement mis en œuvre son programme de désengagement du système multilatéral onusien. Le retrait des États- Unis de l’Accord sur le climat n’est pas pas si éloigné dans le temps…
Or, l’OMS aussi imparfaite soit elle, est l’unique institution à vocation universelle dans le domaine de la santé qui assure en toute neutralité la coordination de la recherche, la coordination dans la délivrance de traitements et dans la distribution du matériel médical (masques, respirateurs..).
Les États et le secteur privé consentiront- ils à lui accorder les ressources financières à la hauteur de sa mission. À moins qu’ils ne préfèrent se livrer entre eux à la sinistre guerre des masques?
Par Catherine Cissé van den Muijsenbergh,
Juriste