Dans un contexte contrasté, quelles perspectives pour le financement des avions et l’avenir du transport aérien ?

 

 

A peine relevées d’une activité flat lors du confinement, les compagnies aériennes sont désormais confrontées à une demande massive de transport, mais cette fois-ci dans un contexte de pénuries d’emploi et d’augmentation du coût du kérosène. Mais, le pis est que cette dynamique s’est enclenchée dans l’une des périodes les plus rentables pour les compagnies aériennes, celle des vacances, avec pour conséquences des débordements phénoménaux : perte de bagage, horaires non maîtrisés, fil interminable pour les contrôles…. Ainsi, malgré le fait que les compagnies aériennes aient été globalement soutenues par leurs Etats, nous assistons à un phénomène de bombe à retardement. Un nombre croissant de personnes ne « tolère » plus les contraintes du passé et ne veulent plus travailler comme avant, conduisant à de fortes revendications salariales.

C’est dans ce contexte qu’il convient d’envisager, avec sérénité, l’avenir des compagnies et des constructeurs. Nous constatons une demande croissante d’appareils, notamment une accentuation de la demande en Asie Pacifique et une diminution de l’âge de retrait des avions. Cette dynamique devrait permettre aux constructeurs de maintenir un carnet de commande supérieur au volume de production.

Néanmoins, des incertitudes et des perturbations demeurent. Le bouleversement du contexte international engendre de multiples conséquences sur le marché du transport. La fermeture des espaces aériens liée aux opérations militaires en Russie et en Ukraine et le confinement stricte décrété par l’Etat Chinois sont autant d’éléments qui fragilisent la situation actuelle du transport aérien.

Enfin, le défi environnemental s’avère être une véritable gageure pour nos sociétés. Alors que le recours au bio carburant devrait devenir la norme, nous pouvons nous interroger sur les impacts de cette ressource onéreuse sur le prix des billets d’avion. Les consommateurs se verraient donc confronter à de véritables dilemmes : payer plus pour voyager plus proprement, ou délaisser ce mode de transport au grand dam des compagnies et des industriels ? Nous l’aurons compris, cette variable est une véritable clé pour l’avenir.

 

Ghislain Maingaud
Chargé de Mission – CEPS

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