La décision du couvre-feu, le président de la République l’a prise le 14 octobre avec environ 1700 patients en réanimation. C’était exactement le même chiffre que le 16 mars quand il a décidé le confinement général !
Mais l’épidémie avançant exponentiellement et par vitesse acquise, du 16 mars au 10 avril 2020 le chiffre avait quadruplé, nous amenant à la saturation de notre système hospitalier un mois après le confinement.
Voici la dynamique épidémique actuelle, mesurée par le nombre de patients en réanimation :
31 août : 409
18 septembre : 827
19 octobre : 2090
Soit un quintuplement en un mois et 19 jours. Soit encore + 142 % durant le dernier mois glissant.
A cette vitesse là, les 5 à 6000 lits de notre système hospitalier voués aux soins intensifs seront saturés à la mi-novembre et la France devra se reconfiner. Il s’agira sans doute d’un reconfinement « à la carte ».
Le couvre-feu n’y changera probablement rien :
- d’abord parce que la hausse exponentielle des réanimations des 15 prochains jours est déjà acquise compte tenu de l’envolée des contaminations ;
- ensuite parce que l’ impact du couvre-feu est limité, le virus circulant partout le jour ;
- mais surtout parce que les autorités ne pourront pas attendre la saturation de notre système hospitalier pour prononcer le confinement. Sauf à risquer des milliers de morts sans soins, ce qui serait inconcevable.
Le couvre-feu est donc une simple mesure de transition pour dire que « l’on aura tout essayé » avant un nouveau confinement à la carte. Celui-ci semble inévitable.
Dr Maxime MAURY
professeur affilié à Toulouse Business School
ancien directeur régional de la Banque de France