Entre liberté d’information et tension collective, quelle(s) responsabilité(s) des médias ?

 

 

 

La France est confinée, une bonne partie de l’humanité vit sous cloche, les survivalistes croient triompher, et de cet étrangloir surgissent des milliers d’informations contradictoires, générant des conflits d’opinion. Face à la pandémie potentiellement mortelle, tous mouvements proscrits, nous vivons la liberté de penser comme un dernier salut. Au risque d’affoler l’azimut des vérités, de souffler sur les braises. De nous perdre plus encore.
Dans cette période inédite, avec ces trois milliards de reclus, l’économie de l’attention tourne à plein régime. Quand chacun jongle avec le web, produit et acquiert des infos et des infox, la tâche des médias et des sachants – qui d’ordinaire sont censés porter une parole de vérité – est rendue bien difficile. Puisque les lendemains font peur, il faut ne pas se perdre, en conscience, sous l’avalanche. Un exercice qui a ses périls, tant les sources sont nombreuses, les journalistes questionnés et volontiers malmenés.
«La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme », affirmait la Déclaration de 1789. Devant l’information torrentueuse, le tout-info tout le temps, les live anxiogènes, ce qui m’apparaît nouveau est ceci : en réponse au danger d’extinction, une violence inédite, un ravage millénariste avec vingt ans de retard, soudain, les hommes doivent se rendre service. Ainsi du travail des gens de médias, des gens de la rue, des gens de partout, qui consiste plus que jamais à acheminer des messages d’intérêt collectif.
La peur, le tumulte des alertes, les potions de grand-mère, le complotisme de pacotille, tout est là. Et ce qui nous libère, engage de la relation vers le monde embobiné, c’est le digital. Nous sommes “sauvés” par la matrice algorithmique, celle qui devait nous dévorer et nous abrutir. Leçon #corona : à cause d’une écaille de pangolin ou d’une dent de chauve-souris, l’homme tout entier s’est trouvé dans sa Voie royale, celle qui transforme l’expérience en conscience, et le conduira au salut. En apprenant, à l’heure de peut-être disparaître, que les outils ont été domptés.

 

Par Daniella MENGUE,
Productrice/Animatrice
MEROE GLOBAL

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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