De la télévision pour un rapprochement entre autorités et citoyens. La télévision Post-Covid devra recréer du commun dans une France divisée

 

 

 

 

L’après COVID 19 passe inévitablement par un rapprochement des autorités judiciaires et politiques avec les citoyens. Une enquête récente pour le CEVIPOF/Ipsos a montré que l’Exécutif français était jugé plus sévèrement que les autres exécutifs, y compris ceux des pays où l’on a pu constater des dysfonctionnements ou des retards dans les prises de décisions.
Cela tentera à prouver qu’il y a bien une singularité française… Et cette singularité est sans doute lié à une autre réalité, la dépression française.
Cette dépression est une réalité et elle explique aussi en partie le discrédit progressif qui aujourd’hui se manifeste à l’endroit de toutes les autorités.
La crise des gilets jaunes avaient mis en évidence l’épuisement de la démocratie représentative et la nécessité pour la télévision de devenir un outil pour recréer un commun, de devenir le moyen de recréer un lien social.
Aujourd’hui, toutes les fonctions détentrices d’autorité publique sont remises en question et cette crise de la verticalité et de l’autorité s’exprime même au cœur des institutions.
Des magistrats prennent des décisions contre les réquisitions du parquet, des maires déclarent ne pas vouloir suivre les décisions d’un ministre… Les refus sont nombreux et ne datent pas d’aujourd’hui, mais l’état d’anxiété qui s’est emparé du pays à l’occasion de la pandémie du COVID 19 a renforcé cette réalité.
On est passé de l’ère du soupçon généralisé et à celui de la défiance épidermique, phénomène amplifié par les réseaux sociaux qui peuvent donner écho à toutes les constructions complotistes. L’horizontalité du temps présent a durablement fragilisé la verticalité nécessaire à toute société, fragilisant alors les fondements mêmes de la démocratie.
Dans ce contexte, il devient urgent de s’interroger sur les outils dont on peut disposer et la société post COVID devrait à n’en pas douter accélérer la numérisation de la société, amplifier certains signaux faibles du monde d’avant.
Dans ce contexte, la télévision a un rôle à jouer.
Le canal 13 de la TNT constitue déjà un embryon puisqu’il est la chaine du parlement avec Public Sénat et LCP. Mais cet embryon reste fragile et cantonné au 2 chambres parlementaires.
Pour remplir la mission citoyenne qui incombe aux 2 chaines, il faudrait pouvoir diffuser certaines délibérations du Conseil constitutionnel, du conseil d’Etat ou de la cour de Cassation.
On découvrirait alors que la plupart de ces décisions sont prises dans un esprit démocratique, contradictoire qui fait honneur à un état de droit, consubstantiel à une démocratie.
Cette transparence autour des décisions permettrait de tordre le cou aux fantasmes les plus répandus à gauche, d’une main invisible aux mains des fonds de pension et à droite, d’une collusion des « juges rouges ».
Cette transparence devrait permettre de faire mûrir le débat politique, d’éviter les surenchères sur les plateaux de télévision sur une décision de justice par des « grandes gueules » parfaites dans un jeu de rôle mais qui n’ont, le plus souvent, pas lus la décision sur laquelle ils polémiquent.
Ce complément d’information éviterait alors toute surenchère spectaculaire.
Le Canal 13 est un canal singulier qui doit tout à la fois être un lieu de débat pour que toutes les sensibilités politiques soient représentées mais aussi d’émancipation de l’individu au nom de sa mission citoyenne.
Offrir ainsi une fenêtre ouverte sur l’ensemble des autorités politiques et judiciaires constituerait une formidable avancée.
On pourrait même par extension considérer que par temps de crise, une partie des réunions préalables à la prise de décisions soient elles aussi diffusées.
Le pouvoir exige du secret, c’est une évidence et même une nécessité. Pourtant, nous sommes dans un moment où la parole publique doit redonner du sens, permettre de reconstruire une verticalité et sa propre légitimité. Aujourd’hui, toute parole d’autorité est immédiatement critiquée, disqualifiée et par la même délégitimée.
Cette fenêtre ouverte sur les institutions politiques et juridiques que pourrait devenir le canal 13 constitue en réalité une avancée démocratique et sans doute un atout pour restaurer le lien qui doit nous unir aux diverses institutions du pays pour que vive le débat démocratique.

 

Par Bertrand DELAIS,
Président – LCP

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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