De la crise sanitaire à la crise économique ; Défi d’une société solidaire et apaisée

 

 

 

Cas d’un pays africain : 

 

Après les maladies dites émergentes des années 2003-2006, à savoir le SRAS, le sida, la grippe aviaire, le monde connaît depuis le mois de décembre 2019 une pandémie appelée COVID-19 qui impacte brutalement sa politique sanitaire et économique.

En Afrique, chaque pays a mis et continue de mettre en place des mesures dites urgentes prises dans l’urgence, en ayant recours à l’aide internationale selon le degré d’infection de sa population.

Pour mémoire, la santé, l’éducation et la sécurité font partie des Droits de l’homme dits fondamentaux. Celles-ci relèvent dès lors de la prérogative de l’Etat. Bien qu’étant un principe reconnu dans les annonces à l’échelle internationale, le droit universel à la santé se heurte à un déficit de structures et d’institutions susceptibles de le traduire en amélioration significative de l’état de santé des populations des pays en développement.

Qui du COVID 19

La Côte d’Ivoire a vu, comme le reste du monde, la maladie décimer une ville chinoise et plusieurs pays européens, en prenant ou pas suffisamment de mesures énergiques et radicales. L’anticipation a manqué. Cependant, le 17 mars 2020 fut une date fatidique lorsqu’un vol en provenance d’Europe a vu débarquer des personnes infectées qui ont dû être mises en quarantaine. Le décompte des personnes infectées commença. L’infection et la contamination avaient elles commencé auparavant ? Sûrement.

De la prévention

L’objectif d’une prévention est de protéger la population des effets sanitaires, sociaux, environnementaux et économiques dévastateurs du coronavirus et contre l’exposition à la maladie par le rassemblement de foule, les mouvements de personnes. De même, l’application stricte des mesures barrières est fondamentale. Celles-ci ont été rapidement prises : Hygiène corporelle, confinement, fermetures de frontières terrestres, maritimes et aériennes pour les personnes, marchés désinfectés, couvre feu de 21 H à 5 h etc.

La sensibilisation (en langue locale par les NTICS, la radio …) a touché plusieurs régions du pays, mettant ainsi à contribution des leaders d’opinion locaux et bénévoles qui, tous, ont compris l’urgence et la panique qui gagnaient la population.

Dans le cas en présence, la fluidité de l’information, la communication permanente et les messages vers les populations mettra davantage celle-ci en confiance et à même de respecter les mesures barrières imposées. L’exemple des noctambules indisciplinés met, à titre d’exemple, en exergue l’incrédulité (!!!) de la population face à la gravité de la situation.

 

De la gestion de la pandémie / Une société solidaire

Le COVID-19 dévoila au grand jour la précarité du système sanitaire ivoirien. Lorsque l’état annonça que 1700 milliards de francs CFA étaient mis en place pour endiguer le mal, la question majeure fut de savoir comment cette somme serait distribuée dans un pays qui vit à 75% de l’informel. Lorsque le Président de la république se prononça à la télévision nationale le 23 mars 2020, le virus avait fait son chemin. La question majeure reste la même en Afrique en général et en Côte d’Ivoire en particulier: Comment se nourrir sans sortir de chez soi lorsque l’on sait que les familles vivent de ce qu’elles ont gagné la veille ? Comment se laver régulièrement les mains lorsque des coupures d’eau sont légion dans les quartiers à forte densité d’habitants et dans les zones rurales ?

La solution de distribution de vivres et de non vivres, de produits sanitaires de protection devient une priorité nationale et requiert la participation de tous. Partis politiques au pouvoir, opposition, société civile, ONG nationales et internationales, monde culturel etc.

L’appel aux experts en service, à la retraite ou en quête d’emploi, de bénévoles est une exigence;

Les maladies ignorant les frontières, les actions qu’entraîne la protection de la santé revêtent un caractère transfrontalier qui nécessite une coopération interétatique. De plus, l’harmonisation des mesures prises au niveau national impose le recours à un instrument international par lequel s’engagent les souverainetés.

Il demeure indispensable que le système sanitaire ne s’arrête pas à la gestion de la pandémie, mais soit une opportunité pour développer, assainir, améliorer et investir durablement dans la santé.

Malheureusement le droit à la santé reste économiquement entre les mains de pays riches capables de fabriquer le Médicament. Dès lors la polémique pour ou contre un vaccin contre le COVID-19 en Afrique est la grande polémique que les médias internationaux se sont appropriés. Cette polémique qui n’évoque aucunement les barrières juridiques ni les impacts macroéconomiques est abjecte et inutile.

Il s’avère, enfin, dès lors impératif que le secteur privé s’engage également de manière exponentielle dans la lutte conte le CODIV19 car il peut apporter non seulement son expertise immédiate en termes de logiciels, mais s’investir également dans la construction de centres hospitaliers universitaires spécialisés et bien équipés.

 

Par Jaqueline MENSAH,
Consultante Internationale (Côte d’Ivoire)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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