Comment conjurer la crise systémique post-coronavirus ?

 

 

 

Le monde est entré dans la plus grande récession de l’après-guerre. Pour la France, la contraction du PIB atteindra -2 à -4 % par mois de confinement.
Le résultat final dépendra de la capacité du gouvernement à ne pas laisser l’économie se paralyser complètement.
La récession sera donc beaucoup plus forte qu’en 2OO8.

Mais le coronavirus n’est probablement que la première étape d’une crise systémique car le monde est assis sur un baril de poudre : 250 000 milliards de dollars de dettes, soit trois années de PIB, là encore nettement plus qu’en 2008 ( 3 années de PIB versus 2,4).
Les troubles à l’ordre public risquent de se multiplier.

Pour éviter l’effondrement systémique, deux orientations s’imposent de toute urgence :

I) SORTIR DU MENSONGE COLLECTIF :
Nous sommes collectivement complices de trois mensonges qui minent le développement durable et nous ont conduit à allonger dangereusement nos lignes d’approvisionnement :
• L’absence de taxe carbone mondiale qui pousse à un réchauffement climatique incontrôlé ;
• Un prix de l’énergie anormalement bas alors que le monde a passé le pic du pétrole et que l’énergie va se raréfier ;
• La recherche de la performance financière de court terme au détriment de la résilience collective.
Les claques en série vont se multiplier car nous violons les lois de la Nature.

II) POUR UN GRAND PLAN DE RELANCE MONDIAL du G20 en faveur d’infrastructures anti – réchauffement climatique :

Il faut faire vite à l’échelle mondiale (G20) ce que Roosevelt a fait pour les Etats-Unis dans les années 30 ( « N’avoir peur de rien si ce n’est de la peur elle-même »).

Il faut empêcher la récession et la crise financière de s’installer par un plan mondial de 1000 milliards d’euros ( Europe et G20) :
• l’autonomie énergétique des bâtiments publics , la rénovation énergétique des logements ;
• la reconversion accélérée de l’industrie automobile vers l’hybride et l’électrique ;
• la coopération avec d’autres pays européens sur le projet de réacteur nucléaire « Astrid » à neutrons rapides nous permettant de retrouver notre autonomie énergétique ;
• la recherche systématique de la résilience collective par le développement de circuits courts et robustes ( alimentation , eau , chauffage ……);
• la réduction des inégalités, incompatibles avec la sobriété collective et la relance de l’économie.
Les États peuvent aujourd’hui se coordonner (cf G20) pour emprunter à taux négatifs ou nuls. C’est donc le moment d’une grande initiative publique ! La BCE est en soutien.

Abandonnons une pensée confinée par le court terme ! Réveillons-nous !

 

Par Maxime MAURY,
Professeur affilié à Toulouse Business School
Ancien directeur régional de la Banque de France

 

 

 

 

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