NUMERO 40 : L’IMPERIEUX RETOUR DU POLITIQUE

NUMERO 40 : L’IMPERIEUX RETOUR DU POLITIQUE

PROSPECTIVE STRATÉGIQUE
N. 40 avril 2012
L’impérieux retour du politique
 
ÉDITORIAL                                                                                                                                      
Loïc TRIBOT LA SPIÈRE, directeur de la publication (lire plus bas)
 
IDÉE EN MARCHE MARCHÉ AUX IDÉES
Nicolas ARPAGIAN, rédacteur en chef de la publication
 
BOUSSOLE
New Economics for Better Policies – for Better Lives
Angel GURRÍA, secrétaire général de l’OCDE
 
TENDANCES
Le paradoxe de la démocratie française : entre intérêt pour la politique et défiance envers ses représentants
Bruno Jeanbart, directeur général adjoint – OpinionWay
                                                                                                                                                      
PAGES BLANCHES
Vers une Europe nouvelle
Michel BARNIER, membre de la Commission européenne et ancien ministre
Luis AMADA, ancien ministre d’État et ministre des Affaires étrangères – PORTUGAL
Federica MOGHERINI, députée, en charge des questions globales au sein du  Parti démocrate – ITALIE
 
POINT DE VUE
Le prix d’une démocratie préservée
Jacques TOURNIER, président du Club État moderne – CEPS
 
EXPERTISE
L’investissement de long terme au service du développement territorial 
Augustin de ROMANET, ancien directeur général du groupe Caisse des Dépôts
 
PERSPECTIVE
Décentralisation : lettre ouverte aux Jacobins
Alain ROUSSET, président du conseil régional d’Aquitaine et président de l’Association des Régions de France
Territoires, multiculturalité & cohésion sociale
Jean-Christophe FROMANTIN, maire de Neuilly et conseiller général des Hauts-de-Seine & Claude DILAIN, sénateur, conseiller général de Seine-Saint-Denis, interviewés par  AXIOM, chanteur compositeur
                                                                                                                                                       
IMPRESSIONS D’AILLEURS
États-Unis : les pièges du leadership
David ROTHKOPF, président directeur général de Garten Rothkopf, ancien sous- secrétaire d’État adjoint au Commerce, membre du Carnegie Endowment for International Peace – Washington
 
HORIZON
La Cité interdite et le Louvre : hier, aujourd’hui et demain
Isabelle LEROY-JAY LEMAISTRE, conservateur général – Musée du Louvre
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EDITORIAL par Loic TRIBOT LA SPIERE

Toute activité humaine, quelle que soit sa nature, qu’elle s’inscrive dans une démarche sociale, économique, humanitaire ou politique, ne saurait se passer d’une vision – ou du moins d’une démarche de sens, de nature à mobiliser les femmes et les hommes. Or cette mobilisation ne se décrète pas. Elle se construit en fonction des circonstances du moment, des parcours de vie de chacun et de la présence de personnalités propres à incarner des idées fortes et à faire en sorte qu’elles se traduisent dans le quotidien.

La complexité de l’environnement dans lequel nous sommes amenés à vivre, quel que soit le continent, impose plus qu’hier des discours audibles et de vraies réponses concrètes.

La mondialisation n’a fait qu’accentuer ce phénomène. La crise financière, la multiplication des délocalisations, l’explosion de la zone euro… sont autant d’évènements qui touchent les opinions publiques lesquelles restent dans l’attente d’un discours compréhensible de nature à les mobiliser.

À tous les niveaux, que ce soit dans les entreprises, les associations, les administrations et plus globalement les États, le besoin de sens et d’engagement est davantage ressenti et exprimé par les salariés, les fonctionnaires et les citoyens.

Replacer l’homme au cœur des priorités est une impérieuse nécessité. Ce retour souhaité du sens politique n’est certainement pas un appel au retour en fanfare des appareils politiques, de quelques stars professionnelles qui trustent les grands médias et cumulent les mandats mais une volonté de voir reconnu et apprécié le rôle quotidien de la société civile organisée, de ces femmes et de ces hommes qui contribuent à leur niveau à la recherche du bien commun.

En ce sens, il est impératif de rappeler que l’État n’est pas une identité figée. Il incarne et traduit une réalité socio-historique. De même que l’on ne gouverne ni n’administre plus de la même manière qu’il y a un siècle, le rôle de l’État et de son administration doit être réapprécié à l’aune de ces évolutions. Le sens et les fonctions de l’État doivent être revisités en fonction de l’efficacité et de la qualité du service rendu aux destinataires finaux que sont les citoyens.

Le développement de la société civile organisée (les collectifs, les associations, les ONG…), la banalisation des technologies de l’information, le poids de la dette, la mondialisation, les nouvelles aspirations des citoyens sont autant de facteurs qui plaident pour une administration véritablement dédiée au service du public.

L’État doit être repensé dans cet objectif. Il ne saurait être une finalité en soi. Le citoyen doit être au cœur des préoccupations de l’État !

Le citoyen n’a plus vocation à être traité en usager, en simple utilisateur de services publics. La période où le citoyen était sensé s’exprimer et n’était pris en compte que lors des élections, est révolue. À cette posture d’une autre époque, doit se substituer celle plus respectueuse de l’individu, de sa diversité. Chaque femme, chaque homme, chaque citoyen, doit être désormais apprécié sous son prisme de propriétaire, de consommateur et d’employeur. En effet, chaque citoyen est copropriétaire de l’État et de ses biens mobiliers et immobiliers. Il a des droits. En tant que contribuable, il participe au financement des services dits d’intérêts généraux et a, de ce fait, droit à une qualité de service en conséquence. Il est par ailleurs employeur car il permet de rémunérer les femmes et les hommes qui œuvrent au sein des administrations. Les impératifs sont clairs :

Libérer les énergies pour stimuler un retour à la croissance ;
Diminuer le poids de la dette publique ;
Détecter et accompagner les secteurs d’avenir ;
Préserver la solidarité et affirmer l’impérieuse nécessité du bien commun.

En un mot, dépasser le stade légitime, mais néanmoins stérile, de l’indignation.

Envoyons enfin un message fort : « Rendez-nous l’État, écoutez-nous, nous n’avons plus seulement vocation à voter mais également à élire, sanctionner ». C’est un véritable retour à l’esprit du contrat social auquel aspirent les Peuples. L’avenir ne se constate pas, il s’écrit. Je nous encourage à être encore plus politique !

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